Coup d’ouest annoncé sur le livre à Poindimié. L’ouverture du rendez-vous du livre en Nouvelle-Calédonie (SILO), en Province Nord, ce 3 septembre, sera marquée par les conclusions d’une étude du cabinet Tertius, commandée par le gouvernement local, qui tire la sonnette d’alarme sur la politique du livre sur le Caillou.
La présence d’un poète haïtien (James Noël), d’un auteur de polar parisien (Jean-Hugues Oppel) et d’une romancière québécoise (Madeleine Monette), annoncés à la télévision par le responsable du Salon, Christophe Augias, directeur de la bibliothèque Berheim, risque de passer au second plan, malgré les nécessités et les appétits de la population.
» Des auteurs livrés à eux-mêmes, une édition en grande difficulté car atomisée et peu qualifiée, une distribution fragile et trop concentrée sur Nouméa, une filière globale non structurée « , présente Claude Paquin, consultant de cette agence d’ingénierie culturelle.
Détaillées dans Les Nouvelles Calédoniennes, les conclusions de l’agence, qui a une vingtaine d’années d’expérience, vont sans doute remuer le cocotier au » pays du non-dit « .
» Le frein majeur pointé par les consultants, écrit notre confrère Sylvain Amiotte, qui cite l’étude, et donc celui où l’effort des collectivités doit se concentrer, est la « très grande fragilité » du secteur de l’édition calédonienne, dont « l’existence même est en danger, surtout ces dernières années, à l’exception de la BD, des ouvrages pratiques et de photos ».
« Quarante éditeurs, c’est beaucoup trop pour un territoire de 250 000 habitants. Le ratio est dix fois plus élevé qu’en Métropole », relève Claude Paquin, consultant pour Tertius, qui préconise de conforter « quelques éditeurs qui ont de vrais projets éditoriaux (…) sans toutefois condamner les nombreux auteurs qui n’éditent qu’eux-mêmes ».A défaut d’identifier les raisons de la crise, Tertius préconise, tout bonnement une loi de pays, pour poser « les objectifs et les moyens d’une politique partagée en faveur du livre et de l’accès aux savoirs ». Cette politique « à long terme » s’appuierait sur un service dédié au gouvernement et sur un « conseil consultatif du livre »
Claude Paquin l’a d’ailleurs noté : « Dès qu’un point lecture ouvre en Brousse, il y a du monde. Dans les CDI (Centres de documentation des établissements scolaires), le fonds local est le plus demandé par les jeunes. » Avec une affiche plus relevée encore il y a deux ans, Hienghène avait réussi à mobiliser les lecteurs.Parions qu’à Poindimié le SILO fera le plein jusqu’au 7 septembre, tant l’appétit de lecture dans le pays est grand, car » ventre affamé n’a point d’oreilles « .
Pour suivre, un coup de blog sur A quoi rêvent les laveuses, en direct livre from Poindimié.
