
Le poète et penseur du Tout-Monde Edouard Glissant et le peintre espagnol Miguel Barceló ont participé ce vendredi à une conversation sur le processus de création organisée par l’Organisation des Nations unies à Genève. La discussion, qui a eu lieu sous le dôme gigantesque décoré par Barceló, dévoilé en novembre 2008 au Palais de Nations, avait pour titre » Miquel Barceló : dialogue avec Edouard Glissant sur la création artistique dans le monde comptemporain « .
Lisa Paravisini en fait une relation sur son blog Repeating Islands (Culture, littérature et arts des Caraïbes), dont on ne saurait trop recommander la consulation. Voici quelques extraits librement traduits :
» Glissant s’est déclaré « impressionné » par Barceló qui « avait traversé une frontière dans sa lutte contre la matière », regrettant que certains optent pour la facilité de l’installation vidéo ou la photographie. »
Selon Barceló « le travail sur le dôme était « complètement expérimental » et j’ai commencé sans avoir résolu les problèmes techniques présentés par l’énormité de l’espace. J’ai découvert que ma main était pareille à la main d’une mouche dans cet énorme espace et j’ai dû créer des outils pour le gérer, afin d’être capable de répéter des gestes que j’avais faits de ma main en atelier. »
Pour Glissant « le paradoxe du dôme est que cet art est inexplicable, il exige la modération aussi bien quen l’excès, le désordre aussi bien que l’ordre. Le dôme créé par Barceló est un signe que nous pouvons commettre un acte de folie dans un lieu aussi solennel que celui-ci. »
