Tjibaou, 20 ans après

Journée de deuil à la tribu de Tiendanite, ce 4 mai, pour commémorer le vingtième anniversaire de la mort de Jean-Marie Tjibaou, assassiné le 4 mai 1989 à Ouvéa, un an après la signature des accords Matignon.

A l’époque l’émotion a été considérable. Tjibaou était celui qui avait conclu, un an auparavant avec Jacques Lafleur les accords de Matignon. Ces accords prévoyaient une période de développement de dix ans, avec des garanties économiques et institutionnelles pour la communauté kanak avant que les Calédoniens se prononcent sur leur indépendance. Après approbation par référendum national, un second accord — de Nouméa, en 1998 — a prévu un transfert de souveraineté progressif, avec la possibilité, qu’”à compter de 2014, une consultation des Calédoniens pourra être organisée, à la condition qu’une majorité des trois cinquièmes des membres du Congrès de Nouvelle-Calédonie en adopte le principe et en fixe la date”.Les commémorations du vingtième anniversaire de la mort de Jean-Marie Tjibaou et de Yeiwéné Yéiwéné, assassiné en même temps, ont débuté vendredi à Hienghène et samedi à Maré, aux îles Loyauté.Extrait des Nouvelles calédoniennes (Virginie Grizon, 29 avril) :

Il y a vingt ans, Jean-Marie Tjibaou et Yeiwéné Yeiwéné disparaissaient à Ouvéa. Ce jeudi 4 mai 1989, alors que l’île célèbre la levée de deuil suite à  l’attaque de la grotte de Gossanah, les deux leaders indépendantistes tombent sous les balles d’un des leurs, Djubelli Wéa. La blessure est immense pour le pays. Côté indépendantistes, ce double meurtre est un véritable coup de sabre au processus d’indépendance.
Vingt ans après, où en sommes-nous ? Que reste-t-il des idées de l’ancien président du FLNKS ? C’est justement pour répondre à ces questions que les enfants de Jean-Marie Tjibaou ont pris, cette année à Hienghène, les rênes des commémorations du vingtième anniversaire de la mort de leur père. « Disons que nous avons pris un peu plus de responsabilités. Emmanuel a mis sur pied un programme et je me suis occupé de l’organisation sur place », explique l’aîné, Jean-Philippe Tjibaou. « Nous avons voulu dire un petit merci au vieux pour tout ce qu’il a fait. Mais l’idée, c’est aussi d’assumer. »
Assumer l’indépendance dès 2014, « dire aux gens que ce ne sera pas le paradis » mais que « ça vaut le coup de tenter l’expérience ». Assumer « pour ne pas mentir aux enfants, et que nous prenions nos responsabilités », martèle Jean- Philippe Tjibaou.
Le message est clair. Le discours indépendantiste guidera « les vingt ans ». Certes, il y aura de la musique et des danses traditionnelles, mais des projections de films et des forums seront aussi organisés. « Tout les acteurs de ces quatre jours sont venus avec leur cœur, parce qu’ils partagent nos idées », précise le fils aîné.A noter la sortie prochaine de l’ouvrage « Jean-Marie Tjibaou, une biographie illustrée », édité par l’Agence de Développement de la Culture Kanak (ADCK), sous la direction d’Emmanuel Kasarhérou, en partenariat avec Liliane Tauru. 

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