
A Véronique Tadjo, qui a grandi en Côte d’Ivoire, Bernard Magnier demande dans Le Courrier de l’Unesco, » Femmes entre deux rives » (disponible gratuitement en ligne), comment elle vit la crise que traverse son pays…
» Pendant longtemps, j’ai voyagé le cœur et l’esprit tranquilles en me disant que je pouvais rentrer chez moi quand je le souhaitais. Les choses ont changé avec la crise ivoirienne. J’ai eu l’impression que la porte s’était brusquement refermée et que je me retrouvais dehors. J’avais du mal à comprendre ce qui se passait, comment on en était arrivé là. Je me suis sentie aliénée, comme s’il fallait tout reprendre à zéro.
Je crois que l’exil commence quand il est impossible de retourner dans le pays que vous avez quitté, quand le chemin du retour devient douloureux. Mais d’une certaine façon, je pense que beaucoup d’Ivoiriens ont ressenti la même chose. L’idée d’un changement irrémédiable. Le sentiment que rien ne sera plus comme avant. »
Outre Véronique Tadjo, on lira dans ce même numéro : Doris Lessing (prix Nobel 2007), Spôjmaï Zariâb, Michal Govrin, Kiran Desai, María Medrano.
