Chamoiseau et Confiant  » robertisés « , pas Condé

Signe de notoriété ? Le Robert encyclopédique des noms propres, édition 2008, réserve une entrée aux deux écrivains dits de la créolité, les Martiniquais Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant, deux romanciers dont on reparlera début octobre pour leur prochain livre.

Notice Le Robert des noms propres 2008, p. 458 :

CHAMOISEAU (Patrick) • Écrivain français (Fort-de-France 1953). Ardent défenseur de la créolité, il fait dire à l’un des personnages de Chronique des sept misères (1986)  » Qu’allez-vous faire de toutes ces races qui vous habitent, ce ces deux langues qui vous écartèlent, de ce lot de sangs qui vous travaillent? « . Il s’attache dans ses oeuvres à rendre compte de la culture populaire martiniquaise, s’efforçant d’en traduire l’oralité par écrit, mêlant l’objectivité scientifique de l’analyse historique à la subjectivité du fictif romanesque. On lui doit notamment Manman Dlo contre la Fée Carabosse (1981), Solibo Magnifique (1988), Eloge de la créolité (manifeste rédigé avec Raphaël Confiant*, 1989), Texaco (prix Goncourt, 1992), Antan d’enfance (1993), Ecrire en pays dominé (1997), A bout d’enfance (2005).

[curieux cet oubli de son roman majuscule Biblique des derniers gestes, publié en 2003 par Gallimard que Le Robert nous a assuré de réparer lors d’une prochaine édition].

Notice Le Robert des noms propres 2008, p. 546 :

CONFIANT (Raphaël) • Écrivain français (Le Lorrain, 1951). Après quelques oeuvres en créole comme la nouvelle Jik Dèyè do Bondyé (1979), le poème Jou Baré (1981) ou les romans Bitako-a (1985), Marirosé (1987), il choisit le français et, dans une écriture iconoclaste et passionnée, écrivit Le Nègre et l’Amiral (1988), Eau de café (1991), Bassin des ouragans (1994), Nuée ardente (2002) ainsi qu’un livre-hommage à Aimé Césaire : Aimé Césaire, une tragédie paradoxale du siècle (1993). Il est le grand défenseur de la créolité avec Jean Bernabé et Patrick Chamoiseau*.

[ » livre-hommage  » est une expression, en l’occurence, pour le moins approximative].

Mais cette notoriété lexicographique ne s’accompagne pas curieusement d’un article  » créolité  » dans le Nouveau Petit Robert de la langue française 2008 (mais  » créolisation  » dispose d’une entrée). Quant à Maryse Condé, elle devra attendre son entrée au Robert, contrairement au Petit Larousse illustré qui l’a intégrée dans l’édition 2005. Comme Chamoiseau et Confiant entrés dans le Larousse en 2004, Glissant étant entré en 1998, Césaire en 1976.

Notice du Larousse 2008,  » Maryse Condé « , p. 1244 :

CONDÉ (Maryse), Pointe-à-Pitre 1937, femme de lettres française. Dans le courant de la  » négritude « , elle s’efforce de rapprocher la culture antillaise de ses origines africaines, évoquant dans ses romans le présent (Heramakhonon, 1976) et le passé (Ségou,  2 vol., 1984-1985) du continent noir.

[notice passablement datée, comme si l’auteur n’avait pas écrit depuis 1985 !]

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