Tentative d’épuisement d’un cycliste parisien

Mon premier jour de Vélib’, le vélo parisien en quasi libre-service… 

Des cyclistes dans les rues, sur les pistes, les trottoirs, au passages dits « protégés », des vélos qui grillent les feux, des policiers contrôlent les papiers des bagnoles, pas les papiers des vélos, un touriste italien qui demande (en italien) comment s’appelle l’Arc-de-Triomphe, un taxi agacé des cyclistes qui tournent pas rond place de la Concorde (« C’est normal, ils n’ont pas prévu de rétroviseur »), un amateur de vélo qui cherche à en louer un, « une autre fois », des touristes anglophones qui essaient vainement de prendre un vélo pour rejoindre Beaubourg, une carte bancaire muette, des cyclistes pressés qui traversent comme une fusée la place de l’Alma, les voitures arrêtées aux feux les regardent comme on regarde passer le Tour de France, EPO en -, un couple, l’un qui dit « Tu t’es fait doubler ! », une belle conductrice de 4X4 qui s’excuse de traverser une piste cyclable, un couple qui demande si les vélos sont électriques, une enhardie qui vous apostrophe : « Faut appuyer sur les pédales ! ». 

Belle occasion de se replonger dans Georges Perec, Tentative d’épuisement d’un lieu parisien (Christian Bourgois éditeur), où l’auteur sis place Saint-Sulpice, dresse l’inventaire de ce qu’il voit, entend, observe, et en fait un livre.

 

Extrait : 

« J’ai revu des autobus , des taxis, des voitures particulières, des cars de touristes , des camions et des camionnettes , des vélos, des vélomoteurs , des vespas, des motos , un triporteur des postes , une moto-école, une auto-école, des élégantes , des vieux beaux, des vieux couples, des bandes d’enfants, des gens à sacs, à sacoches, à valises, à chiens , à pipes , à parapluies , à bedaines , des vieilles peaux , des vieux cons , des jeunes cons , des flaneurs, des livreurs, des renfrognés, des discoureurs . »

Retouvailles et petit bonheur d’une capitale circulante. Comme si tout circulait, les vélos, l’air, les mots, tout en libre-service…

Un commentaire

  1. Avatar de Inconnu

    Il y a aura toujours des grincheux pour râler, mais cette sensation de lse déplacer sans ajouter à la pollution ambiante, sans se soucier de l’entretien de sa bicyclette, c’est une sacrée trouvaille et une belle liberté gagnée !

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