A l’invitation du dessinateur Kokor (auteur de l’affiche), le 2e salon Estival de Mers-les Bains, en baie de Somme, ce week-end, on pouvait participait à un atelier d’écriture de haïkus…
Pour ceux qui souhaiteraient profiter de leurs vacances à travailler leur style… conseillons l’atelier d’Aleph, « Géographies intérieures », prévu dans la semaine du 18 août sur l’île de Berder, en Bretagne. Le principe : « Faire émerger de ses souvenirs des paysages, des villes, des lieux traversés soit au cours de voyages, soit au cours de sa vie réelle ou imaginaire. Lieux du dehors, lieux du dedans : nous explorerons la notion de déplacement pour cartographier ces territoires qui sont ceux du voyageur confronté en permanence à ce va-et-vient du regard entre réalité du monde et regard intérieur. »
Un va-et-vient qui pourrait prendre la forme de haïkus…
Le Grand Robert le définit ainsi : « Poème classique japonais de trois vers (issu du haïkaï) dont le premier et le troisième sont pentasyllabiques, le deuxième heptasyllabique (5-7-5, soit 17 syllabes).
Un peu ivre
Le pas léger
Dans le vent du printemps
est un haïku de Ryökan, cité par Henri Brunel (Les Haïkus, éditions Librio), pour qui « le haïku est un poème très bref qui vise à exprimer l’évanescence des choses ». 
On recommandera aussi le livre très stimulant de Philippe Costa, auteur de Petit manuel pour écrire des haïku (Philippe Picquier, 2000), pour qui l’un des modèles est celui de Bashô (1644-1694) :
Vieille mare –
Une grenouille plonge
Bruit de l’eau.

On ne saurait trop conseiller d’intégrer les haïkus dans un atelier d’écriture. C’est une forme épurée qui a au minimum le mérite d’enlever du gras à tous les styles…
Exemple, au printemps dernier… Le stage avait lieu près des Champs-Elysées. Après une petite sortie, chacun a rédigé un texte. Forme libre dans un premier temps, qui précédait l’injonction radicale : » Ecrire « Dans la foule des Champs-Elysées… » sous forme de haïku ! «
Je vous laisse juge des résultats :
Françoise :
Aux Champs-Elysées
Bonnet, sweet, jean et baskets
Jeune homme en balade
Jian-Ping :
Tête au vent rêvant
Sans se presser dans Paris
Printemps en chantant
Monique :
Deux hommes, jeunes et grands
Pas léger, Champs-Elysées
Lumière de printemps
Et
Jeunesse et langueur
Bonnet blanc et coupes de glace
Soleil et lumière
Guillaume :
Deux jeunes amis
Avenue pleine de bruits
Cadavres exquis
Astride :
Deux acolytes
Discourent en badaudant
Avec le sourire
Eve :
Glace vanille
Pas léger, sourire charmant
Les Champs, le printemps.
Bref, avec le haïku, le bonheur est dans le style !
