Papalagi découvre Ouessant

Papalagi n’aime rien tant que le décentrement. Pour la rentrée littéraire 2006, il a choisi Ouessant, île battue par des flots atlantiques sans répit, une lumière extrême et changeante, du très poisseux au grand brillant, et les couleurs bleu profond d’une mer à la houle puissante. Courants obligent, même par beau temps, la mer d’Iroise secoue près du phare de la Jument les touristes emmenés par le Patron-François-Morin, ancien canot de sauvetage reconverti depuis cette année en bateau découverte de l’île. Lquipier_le_film Au salon du livre insulaire, s’affichent les photos du film de Philippe Lioret, L’équipier, "de la belle ouvage" jugent les Ouessantins, des insulaires qui parlent l’or. A la cantine "trois étoiles" (dixit les bénévoles Augustin, Marine et sa soeur Yette), transpire le chef Pierrick Le Roux, maître en cuisine aux algues.

Deux grandes rencontres culturelles encadrent le mois d’août à Ouessant. En début, les Rencontres de musiciennes, dont le pittoresque est assuré par le débarquement des pianos du continent pour des concerts féminins…

L’île aux femmes

(Affiche_ouessant_2006_7 "L’île aux femmes" doit son nom au temps de la marine marchande quand les hommes partaient longtemps et loin.) Et fin août, le Salon du livre insulaire conclut la saison touristique, avant l’hiver qui viendra vite. Cette année, Mayotte et Tahiti sont courtisées par les Ouessantins qui ravivent des liens anciens. Naguère, Sardes, Marquisiens, Haïtiens, Mauriciens ont séduit les Bretons de cette finisterre.

Papalagi a rencontré des auteurs mahorais enchantés de l’accueil, car c’est Ouessant qui les reconnaît comme auteurs, et non Paris. Quant aux Polynésiens, ils sont heureux pour une autre raison: ils accaparent les prix (voir le palmarès). Cinq livres primés sur huit viennent du Pacifique. En retenir un? Papalagi n’a pas hésité. C’est "le" Karl Von den Steinen, livre Bible des tatouages marquisiens, référence absolue en la matière.Karl_von_den_steinen_1Marquisiens vos papiers!

Publié la première fois en 1925 en allemand, cet ouvrage vient d’être traduit en français. Pour en mesurer son importance, Papalagi s’est fait expliquer que les jeunes marquisiens s’inspirent de ces illustrations irremplaçables, qui datent du XIXe siècle, et dont certaines étaient effacées des mémoires. Or, chacun sait du côté des Samoa, Tuvalu ou Tuamotu, que le tatouage est la véritable carte d’identité de "ceux-qui-courent-le-monde-à-pirogue"…

Papalagi salue le travail de Jacques Bayle-Otteinheim dont la bibliothèque insulaire virtuelle réunit 2100 titres.

2 commentaires

  1. Avatar de Inconnu

    « Qui voit Ouessant voit son sang » annonce un funeste proverbe marin. La traversée jusqu’à Ouessant à beau être parfois agitée, elle est dorénavant moisn périlleuse. Pour moi, c’était en 2003 à l’occasion du Salon du Livre Insulaire (invité les îles Marquises en Polynésie française). Que de mémorables souvenirs ! L’homme au chapeau, le ragoût sous la motte, la plage (ravigorante) de penn ar bed, les neufs spectres noirs noirs qui m’ont poursuivi dans la lande la nuit tombée…

    Que du bonheur !

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  2. Avatar de Inconnu

    Bravo pour ce blog
    Bonheur d’embrassser pendant quelques instants les embruns de la cote extreme bretonne.
    J’aime les liens, cuisine, musique, salon du livre et autres …
    L’ecriture est douce et legere
    Merci a papalagi qui de l’autre bout du monde nbous invite a de sympathiques decouvertes.
    A bientot de nous retrouver
    Amities
    Gilles

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