Papalagi (ou Papalagui en orthographe française) désigne en langue des îles Samoa, la « Blanc », « l’Européen », « l’Etranger », « l’Autre ».
Ce « papalagi » est survenu dans le récit de Touiavii, chef de la tribu de Tiavéa, propos recueillis par le voyageur allemand Erich Scheurmann dans les années 1920.
Touiavii nous livre son étonnement empreint d’ironie à découvrir l’Europe à la fin du XIXe siècle:
« Le Papalagui vit dans des coffres de pierre empilés, séparés par des fentes bruyantes et grises;
le Papalagui est obsédé par le métal rond et le papier lourd qui régissent toute sa vie;
le Papalagui a inventé un objet qui compte le temps; depuis il court sans cesse derrière. »
En 2004, les éditions Pocket ont réédité une version de poche du livre d’Erich Scheurmann (1878-1957): Le Papalagui, les propos de Touiavii, chef de la tribu de Tiavéa, dans les mers du Sud. Analyse littéraire du livre : voir le texte de Valérie Martin-Perez .
La même année, une adaptation théâtrale est présentée par Hassane Kouyaté et Léon Kouyaté à Limoges (compagnies Umané Culture, So (La Parole), Deux Temps Trois mouvements (Burkina Faso, Mali, France) puis en 2005 à Paris, au Théâtre international de langue française.
D’un mot, Papalagi nous emmène à voir le monde autrement, comme un exemple de littérature-monde, d’une littérature ultrapériphérique. Dans ce renversement, Papalagui pratique un devisement du monde à l’inverse des paparazzi.
[L’Union européenne compte sept régions ultra-périphériques à savoir : les quatre départements français d’Outre-mer (DOM) : Guadeloupe, Guyane, l’Ile de la Réunion et la Martinique; les régions autonomes portugaises des Açores et de Madère et la Communauté autonome des Îles Canaries en Espagne.] :

