« Train fou », d’Axel Gauvin (Le Seuil)

Le livre de la semaine :

« Train fou », d’Axel Gauvin (Le Seuil)

L’HISTOIRE :

Un arriviste fraîchement débarqué dans l’île de la Réunion, un prévaricateur à la petite semaine et ses deux commensaux forment cette chenille des écoles maternelles et des banquets trop arrosés, ce train fou qui se dirige vers l’océan (…) Qui mourra dans cette folie ? Qui en réchappera, et pour quoi faire ?

EXTRAIT (page 54) :

« Et puis la tenue ! Lui est paré comme un nouveau marié, un nouveau marié qui se serait battu avec un concurrent de dernière heure : ce gommage de poussière à la jambe et aux genoux, et ses cheveux en plume de poule couveuse ! Les autres sont, d’habitude, en tee-shirt « Sea, Sex and Sun » ou encore « La Réunion for ever ». Et n’ont-ils pas, ces autres, pour tout cache-misère, une –à la braguette condamnée, malgré tout, Dieu merci ! – mauresque à fleurs, dénudant des jambes grasses, poilues – pinces de crabe mal rougies au poêlon ? »

CRITIQUE :

Axel Gauvin n’avait pas publié de roman depuis 1996 (« Cravate et Fils »), et le précédent –« L’Aimé »- était sorti en 1990. Un  rythme d’écriture lent qui prend son temps pour sortir cette fois-ci encore un modèle de chef d’œuvre, où l’écriture justement est celle d’un omnibus qui se serait pris pour un TGV, train fou lancé très vite sur les pentes de l’île de la Réunion.

Ecrite en « argot/créole » à la San Antonio au style foisonnant, cette cavalcade se précipite vers le drame final pour mieux dénoncer non pas les apparences des hommes (Zoreille, mot jamais écrit mais remplacé par Vazabé, Cafre, Créole, etc.), mais les comportements, les choix de vies.

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