J’te fiche mon affiche

Belle vocation de l’affichiste Michal Batory, dont Libération nous régale d’un entretien à l’occasion de sa rétrospective au musée des Arts décoratifs de Paris à partir du 20 janvier : « Ma galerie, c’est la rue. Je ne pense pas en œuvre, ni en artiste, je pense à ma mission : faire des images pour les gens qui se baladent dans la rue, à qui j’espère donner un peu de poésie, d’intelligence. »

Autre allumeur de beauté urbaine, Cassandre, inventeur de l’indémodable « Dubo, Dubon, Dubonnet », dont Blaise Cendrars assurait qu’il était « le premier metteur en scène de la rue ».

Les affichistes véritables réenchantent un paysage saturé de publicités, système d’images qu’ils nettoient de leurs scories. « Si le but de l’art est de faire réfléchir, celui des publicitaires est de court-circuiter la réflexion pour susciter des réflexes, « fidéliser » les clients », écrit le Groupe Marcuse dans son livre réédité par La Découverte, De la misère humaine en milieu publicitaire.

Dans leur manifeste le Collectif des déboulonneurs oppose la désobéissance civile non violente à l’invasion publicitaire. Avec leurs affiches, les graphistes de la rue obéissent à cette étincelle de talent qui met le feu aux poudres de l’imaginaire.

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