Haïti : lisez Morbarz

À signaler dans l’activité récente de Morbraz, les analyses de trois romans de Lyonel Trouillot… Extraits :

Thérèse en mille morceaux :

« On la croit hystérique. Elle débarque du bus. Elle rejoindra la capitale plus tard. Lente sera la dérive au bout de laquelle Thérèse, reconstruite, va déchirer ses carnets couverts de mots : « Thérèse regarde Thérèse partir de tous côtés, rebondir sur le sol, se déchirer au choc des pierres, s’accrocher aux plantes, se cacher, resurgir » (p.118). Thérèse va pouvoir se promener dans sa robe légère.
Et enfin vivre. »

Rue des pas perdus :

« L’écriture, ici, se « spiralise » d’une part et, dans le même temps, on croit percevoir l’influence d’un auteur majeur de la diaspora qui se fait sentir dans la structure de l’écrit : il y a sûrement de l’Émile Ollivier dans ces « pas perdus »… la technique qui consiste à confier alternativement la responsabilité du récit à différents personnages mais toujours à la première personne du singulier, déjà rencontrée dans Passages, les broderies superposées sur un même thème central : thèmes récurrents et énonciateurs croisés. Cette lecture brouillée peut parfois donner la sensation d’une absence d’unité. Mais on ne peut s’empêcher d’y voir aussi une longue métaphore filée évoquant la vie quotidienne en Haïti. »

Les Fous de Saint-Antoine :

« Le véritable personnage de cette chronique, c’est la petite foule de cet îlot de Port-au-Prince, en pleine période Duvalier : Gédéon le vantard, Marie-Rose la bonne, Caca Clairin le clochard ivrogne détenteur de toutes sagesses, Ti Cadet le mort-trop-tôt, l’épicier et sa femme-matrone, la vieille Hermann cannibale, la tante Angela au caractère de chien, vieille fille sacrifiée, Hermance la langue de vipère, Lumière Rouge, la prostituée forcément au grand cœur, Marco le prêteur sur gages, Carmencita la putain rêvée par Caca Clairin, Timoléon au ventre infernal, Mario l’enquiqui­neur et Willy l’usurier, les voyous associés, une volée d’enfants rieurs, une vague de vieillards à la dérive, un petit peuple de petit quartier… un grouillement de personnages. »

Et d’un roman de René Philoctète, Le peuple des Terres Mêlées, que je vous laisse découvrir sur le site.

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