Ecrire l’insolence

Riveneuve continents, revue des littératures de langue française, place sa dernière livraison (n°5, Automne 2007) sous le titre ambitieux :  » Écrire l’insolence « . Six auteurs dissertent sur l’insolence dans la littérature. C’est moins les tentatives de définition ou de discernement qui intéresseront que les exemples célèbres d’insolence… de deux écrivains algériens.

Arezki Metref (Les voyelles et les voyous) rend hommage à la  » bourrasque d’insolence soufflée par Rimbaud «  et termine sa contribution par cette note amère :  » Dans le système éditorial actuel, qui renverse les valeurs, l’insolence elle-même est devenue une marchandise comme une autre. Elle est emballée et pesée. Elle devient un argument publicitaire (…). Aujourd’hui, l’insolence est un style.  »

Pour Boualem Sansal (Etre insolent et mourir tranquille),  » Nous n’avons pas le droit d’être nous-mêmes, on se met là où la société nous place et on pousse à la roue. On retrouve le poète de Voyelles :  » Rimbaud, à sa manière poétique ne transige pas, il affirme : « Voici le temps des assassins. »

Etre soi-même, dans la douceur et l’effacement, est donc la chose la plus difficile au monde, la plus risquée (…)

Avec de la chance et beaucoup d’abnégation, à sa mort, il [l’insolent accompli] rejoindra le panthéon des Insolents immortels, à côté des Voltaire, San Antonio, Omar Khayyâm, Ibn Khaldoum, Baudelaire, Rimbaud… Il est bon avant de quitter la terre à son tour, de les lire, de les relire et, pourquoi pas, d’essayer de les imiter. « 

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