Goncourt à Paris, rentrée littéraire en Haïti

Gilles Leroy est le lauréat du Goncourt 2007 pour Alabama Song (Mercure de France). Au même moment, Haïti entreprend sa  » rentrée littéraire « . Une belle coïncidence qui ne surprendra en rien sur l’écart Nord/Sud quant à l’accès à la culture écrite. Ne dit-on pas  » A Paris, des parterres de livres ; à Bamako, des livres par terre (allusion aux  » librairies par terre « , improvisées à même le sol, et… au prix prohibitif du livre) ?

Pour le Goncourt, cinq écrivains étaient en lice : outre Gilles Leroy, Olivier Adam (A l’abri de rien, L’Olivier), Philippe Claudel (Le rapport de Brodeck, Stock), Clara Dupont-Monod (La passion selon Juette, Grasset), Michèle Lesbre (Le canapé rouge, Sabine Wespieser). 

L'Édition du jour

Le même jour, Haïti entreprend sa  » rentrée littéraire « , pour la deuxième année consécutive, rapporte le quotidien Le Nouvelliste du 31/10/07. C’est un événement récent et d’un autre enjeu que le Goncourt. Une dizaine d’écrivains sillonneront les quartiers de la capitale  » à la rencontre des générations « , selon le thème affiché cette année. Une quarantaine de titres sera distribuée dans les bibliothèques de quartier.

 

Cette rentrée est maintenue, malgré le contexte : les conséquences du passage de la tempête tropicale Noël (48 morts, 15 disparus, 3 528 familles sinistrées selon l’agence Alterpresse). Le Nouvelliste du même jour titre  » Village de Dieu vit l’enfer après Noël « .  Village de Dieu est le nom d’un bidonville de Port-au-Prince (photo). Ses habitants oscillent entre l’abattement et la colère contre les autorités, à lire le reportage édifiant de Jean Max St Fleur et Victor Jean Junior.

Dans un autre article du quotidien, Marc Exavier, poète et directeur d’Actions pour la lecture (APOLECT), a révélé les résultats d’une enquête sur le livre et la lecture auprès de quelques groupes d’écoliers dans le pays. Selon l’auteur de Soleil Caillou Blessé,  » beaucoup de ces écoliers ne peuvent pas faire de différence entre le titre d’un ouvrage et le nom de son auteur « . Le poète fait le triste contat, rapporte Le Nouvelliste, que   » l’école haïtienne fabrique des illettrés « .

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