Gallimard publie dans sa collection Quarto, Afrique de Karen Blixen. Ce volume de 1036 pages comprend La ferme africaine, dans une nouvelle traduction par Alain Gnaedig, Ex Africa, un poème inédit, ses Lettres d’Afrique, 1914-1931, un choix de Lettres du Danemark, 1931-1962, Ombres sur la prairie, dans une nouvelle traduction par le même Alain Gnaedig, des Essais, dont les titres donnent l’enjeu: Noirs et Blancs en Afrique; De profane à profane. Etc.
Rien que début de la préface de Martine Bacherich, met sur la voie d’une destinée hors du commun:
« 14 janvier 1914, sur l’océan Indien. En vue, l’Afrique-Orientale anglaise, Mombasa, le quai. La danoise Karen Dinesen y pose le pied, accueillie par un serviteur somali Farah, se marie avec son fiancé suédois Bror, devient baronne von Blixen-Finecke, grimpe dans un train et découvre, altitude 2000 mètres, le Ngong, six cents employés noirs, la plantation de caféiers. Une journée, une seule, elle s’en est emparée, ils seront dorénavant son Farah, son mari, son titre, ses collines, ses natives, ses acres. Une femme de vingt-neuf ans, à la quête improbable d’elle-même et d’une position dans le monde, se voit offrir en quelques heures un rang et un royaume, pas moins pour elle. Comme il tendrait un écran illimité à ses projections les plus démesurées, le destin lui sert l’Afrique dans sa grandeur brute. Elle s’en éprend à l’instant même et pour toujours, à en mourir. »
