Poète, quel sang coule dans ton poème ?

دمُ مَنْ هذا الذي يجري في قصيدتكَ أيها الشاعر ؟
عمياءُ قصيدتُك
وصوتُكَ أعمى
لكنَّ الهواءَ يُهَدْهِدُ الشَّهلَ والعشبَ يهمسُ للقتيل.
القمحُ يتطاولُ
ليرى
ارتجافَ الهضبَة.

Poète, quel sang coule dans ton poème ?
Aveugle est ton poème,
aveugle est ta voix.
Mais l’air berce la plaine, l’herbe chuchote à la victime.
Le blé grandit
pour voir
trembler la colline.

[Nouri al-Jarrah (Damas, 1956), Sept jours, Poème, éditions Europia, 2013, bilingue, traduction Rania Samara]

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